Londres reste un lieu miné. Comme une terre après un violent orage. On sait que le soleil va poindre. Mais l'herbe dégage une odeur "d'après pluie", encore humide par les gouttes versées. Certains arbres garderont à jamais la marque de la foudre qui s'est abattue. Et malgré la chaleur, il faudra du temps afin que le paysage retrouve sa beauté.
Il gardera pourtant des séquelles...
Londres reste un terrain miné. Et je force des lieux qui me devraient être interdits. J'y dors, même! La malédiction n'est pas levée. Il règne une ombre sur Londres.
Je le retrouve dans des profils; je l'entends dans des accents, des expressions; je le vois dans des allures; je le sens dans des parfums. Et parfois son fantôme hante les rues qui ont connu notre bonheur.
Je l'ai encore sous la peau. Là où mes défenses ne savent pas pénétrer.
Son regard, son sourire, son air parfois si sérieux, son amour... tous sont aussi vifs dans mes souvenirs que mes larmes qui mouillent encore mes joues. Et pourtant, il n'est plus là; il ne vit plus ici, mais son âme y est encore.
Et le bonheur que nous avons semé, quand, seuls contre la ville, tout nous appartenait; quand je nous croyais invincibles. Quand je l'étais. Avant que la fissure ne devienne faille;
Avant que je ne plonge.
Et encore aujourd'hui, je tombe. Toucherai-je le fond un jour? Pour me relancer...
Ce ne sera pas à Londres. Ce bonheur parsemé a pourri aujourd'hui.
Alors, Londres je fuis.
Cette ville, qui fût mienne autrefois, n'est plus que le déchet de mes amours anciennes.
Sur la ville plane encore son ombre
Et sur la ville traîne ma silhouette sombre
Comme sur ma vie traîne encore son ombre.
Un jour viendra... Sans Londres d'un doute!
Friday, August 11, 2006
Subscribe to:
Post Comments (Atom)
No comments:
Post a Comment